Projet 2RIA

Renforcement de la Résilience des populations à l'Insécurité Alimentaire par l'accès à l'eau

Contexte et vision du projet

Dans un contexte sahélien marqué par la récurrence des crises alimentaires, les chocs climatiques, la pression démographique (taux d'accroissement estimé à 2,6 % selon le RGPH 2022) et les limites structurelles du système agricole burkinabè, le projet 2RIA, initié par Action Africaine contre la Misère (A.A.M) en partenariat avec l'ONG américaine KOOM International, s'est imposé comme une réponse concrète, ciblée et multisectorielle à la question de la résilience rurale.

La commune de Thyou, dans la région du Centre-Ouest, et plus précisément à Yargho et Kissou, ont été identifiés comme zones pilotes en raison de leur forte vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et au stress hydrique. En alignement avec les efforts du gouvernement burkinabè, le projet vise à transformer les contraintes structurelles en opportunités durables par l'accès sécurisé à l'eau, le développement d'une agriculture résiliente et la professionnalisation des producteurs ruraux.

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Objectifs stratégiques

Le projet 2RIA ambitionne de contribuer à l'amélioration durable des conditions de vie des populations rurales pauvres à travers une approche combinée liant accès à l'eau, sécurité alimentaire, entrepreneuriat agricole et développement territorial.

  • Accroître l'accès à l'eau potable et productive dans les zones cibles
  • Promouvoir une agriculture durable, rentable et orientée marché
  • Faciliter l'accès des petits producteurs aux marchés rémunérateurs

Volets techniques du projet

1

Études et réalisation de forages

Deux forages positifs ont été réalisés, un à Yargho, l'autre à Kissou, avec un débit moyen de 5 m³/h, garantissant une exploitation rationnelle et durable de la ressource. Ces ouvrages, précédés d'études d'implantation rigoureuses, ont jeté les bases d'un accès sécurisé à l'eau.

2

Équipements et aménagements hydro-agricoles

Deux (02) sites ont été dotés chacun d'infrastructures modernes comprenant : 1 borne-fontaine, 1 station solaire (14 plaques, 1920 W/h), 1 château polytank de 5000 L, et 1 hectare de périmètre irrigué subdivisé en 4 quartiers hydrauliques.

3

Formation et accompagnement des acteurs

Deux brigades de production, composées chacune de 16 membres (hommes et femmes), ont été mises en place et formées à l'approche Farmers Business School (FBS), les dotant de compétences en entrepreneuriat agricole, gestion des exploitations et choix de spéculations économiquement viables.

Indicateurs clés (Phase I : 2024-2026)

2
Forages réalisés
500+
Bénéficiaires directs
2 ha
Périmètres irrigués
32
Producteurs formés
2
Brigades de production
4
Quartiers hydrauliques

Effets systémiques et impacts multidimensionnels

  • Pour les bénéficiaires directs : amélioration du bien-être (eau potable, revenus agricoles, réduction de la vulnérabilité), facilitation de l'accès à la terre pour les femmes, autonomisation économique des femmes, hausse de la productivité, accès à la formation.
  • Pour les communautés : renforcement du tissu social local, réduction des tensions autour de l'eau, dynamisation de la vie associative et agricole.
  • Pour la collectivité territoriale : gain en légitimité, ancrage de la gouvernance locale de l'eau, valorisation des ressources naturelles communales.
  • Pour l'équipe opérationnelle : renforcement de compétences techniques, capitalisation d'expériences pour les phases futures.
  • Pour les initiateurs du projet : démonstration de faisabilité, légitimité renforcée dans l'écosystème du développement rural, visibilité accrue auprès des institutions partenaires.

Financement et apport partenarial

KOOM International : 75% (27 000 000 FCFA)
AAM : 25% (9 000 000 FCFA)

Budget total : 36 000 000 FCFA

Ce modèle de cofinancement équilibré, basé sur la complémentarité des expertises, démontre la solidité du partenariat AAM-KOOM International.

Vers un changement d'échelle structurant

Fort de cette première phase réussie, le projet envisage un passage à l'échelle à travers :

Unités Économiques et Sociales de Développement

Mise en place d'UESDév communales autour des filières soja et maraîchères (tomate et oignon) pour structurer la valorisation des productions agricoles.

Producteurs actionnaires

Intégration des producteurs formés comme actionnaires de la future UESDév, assurant une appropriation durable et une redistribution équitable des bénéfices.

Extension territoriale

Élargissement de l'approche à d'autres villages de la commune de Thyou et des communes voisines, maximisant l'impact du modèle.

Ce changement d'échelle nécessite l'engagement de nouveaux partenaires techniques et financiers, en vue de renforcer la durabilité des actions, consolider les acquis et étendre l'impact à l'échelle territoriale.